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Une révolution est en cours dans le monde de l’observation astronomique ! Depuis peu, il est possible d’observer un nouvel astre. Il ne s’agit pas d’une lointaine comète ou d’une énième planète perdues aux confins du système solaire et récemment découvertes. Non, j’évoque un astre beaucoup plus proche de nous, mais que l’immense majorité des amoureux du ciel ignorait, malgré ses mensurations exceptionnelles et son éclat. Malgré son éclat ou, plutôt, en raison de son éclat, devrais-je écrire. Car c’est bien la puissance de cet astre et les risques que l’importance de sa luminosité faisait courir à la vue de ceux qui ne l’observaient pas avec les précautions adéquates qui ont marginalisé son observation. Je parle du Soleil, naturellement !

Avouons-le, à part un coup d'œil de temps en temps lorsqu’une belle tache solaire paradait et quelques poignées de secondes admiratives lors des éclipses, le Soleil n’était pas notre priorité. Ses taches, aussi belles et nombreuses soient-elles, ne peuvent rivaliser en nombre et en variété avec les formations lunaires. Bien sûr, par une taille exceptionnelle ou lorsqu’elles sont en groupe, elles peuvent présenter des détails superbes ou des arrangements très esthétiques, mais elles se détachent sur une sphère uniforme, si l’on excepte quelques facules et un assombrissement périphérique, intéressants, certes, mais guère spectaculaires. Or tout cela va changer !

Depuis quelques années, les amateurs les plus fortunés, ou les plus passionnés, ont pu se procurer des instruments permettant d’observer le Soleil dans une longueur d’onde très précise et restreinte, celle de la raie H-Alpha de l’hydrogène. À cette longueur d’onde, l’atmosphère solaire n’apparaît plus uniforme : elle se révèle tumultueuse, parsemée de filaments et d’éruptions totalement imperceptibles en lumière visible. Même lorsqu’il n’y a aucune tache sur notre étoile, un tel instrument montre des formations de toutes tailles, époustouflantes et changeantes. Comble du bonheur, les protubérances, ces jets de gaz qui s’élancent au-dessus du Soleil et que l’on peut voir, parfois, sur son limbe occulté par la Lune lors des éclipses totales, sont magnifiques avec cet outil. Dans certains cas, elles évoluent tellement vite que l’on peut suivre leurs déformations en direct.

Vu sous cet angle, vu dans cette étroite fenêtre du spectre électromagnétique, le Soleil devient l’un des astres les plus passionnants. Outre le respect que nous lui devons – sans lui nous n’existerions pas ! –, l’observation du perpétuel renouvellement de sa face est un plaisir dont on ne se lasse pas, et dont on ne peut plus se passer une fois qu’on y a goûté. Je terminerai par la bonne nouvelle, celle qui va réellement démocratiser l’observation régulière du Soleil. La firme américaine Coronado, dont le fondateur, David Lunt, a été le créateur d’une gamme entière de lunettes solaires H-Alpha, diffuse depuis le printemps 2004 un instrument appelé Personnal Solar Telescope (PST). Pour le prix d’un téléobjectif ou de bonnes jumelles, celui-ci permet de suivre la vie de notre étoile en direct et sans aucun danger, jour après jour !


Pour en savoir plus sur le Soleil et son observation visuelle ou photographique :

    - liste Astrosoleil
    - base d'images en visible et en H-Alpha
    - site de Coronado
    - hommage à David Lunt (S&T)
    

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