La lettre du Guide du Ciel

N° 10 | 8 décembre 2007
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Guillaume Cannat

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Pour rêver un peu en guise d'introduction…

« Les silhouettes efflanquées de sombres sentinelles résineuses se découpent sur le fond du ciel étoilé. L’air est sec et la neige qui crisse sous mes pas me rappelle que le thermomètre annonce plusieurs degrés en dessous de zéro. Je n’ai pas froid, pas encore en tout cas. Depuis une heure je suis assis dans une chaise longue face à l’est. J’ai déjà admiré l’ascension des Pléiades et du Taureau, et c’est au tour des Gémeaux de s’élever. Régulièrement, une étoile fuse, s’éloignant à vive allure du radiant des Géminides. En début de nuit, un gros lièvre s’est immobilisé dans la lumière des phares de ma voiture, bien droit sur ses pattes, avant de se retourner et de partir calmement vers le sous-bois. Plus loin, mon véhicule a glissé sur la route verglacée, puis il s’est rétabli lorsque ses roues ont mordu sur la neige plus épaisse du bas-côté. J’étais parti dans l’automne mordoré de la plaine et c’est l’hiver déjà blanchi que j’ai rencontré près du lac des Pises, dans les Cévennes, à 1 300 m d’altitude.

J’avais pris une planche, à tout hasard, et j’y ai posé les pieds pour me couper du sol gelé. Juste à côté, mon appareil photo est fixé sur un trépied et regarde la voûte céleste. Seul le fil du déclencheur me relie à lui. J’enchaîne les images pour garder le souvenir de cette nuit magnifique et des étincelles qui l’animent. Dans le silence absolu, le claquement sec et régulier de l’obturateur prend une force impressionnante. Aucun souffle de vent ne vient éveiller les branches et produire le moindre bruissement. Quelques hululements de chouettes se répondent. Peut-être, aussi, le glapissement lointain d’un renard ; mais je n’en ai pas entendu depuis si longtemps que je ne puis être certain de son identification. Plus tard, un bruit régulier fixe mon attention l’espace d’un instant ; je m’aperçois qu’il ne s’agit que du sang qui frappe dans mes oreilles.

Sept ou huit étoiles sont visibles à l’oeil nu dans les Pléiades et il y a bien des lustres que les Hyades n’avaient pas autant ressemblé à un amas ouvert ; quel fourmillement autour d’Aldébaran ! Dans la solitude profonde de cette nuit, je me souviens d’autres soirées hivernales passées devant les Géminides, un essaim qui ne connaît pas les sautes d’humeur des Perséides ou des Léonides, mais qui, lorsque la Lune lui laisse le ciel libre, est toujours fidèle. Ses fulgurances se produisent souvent très loin des Gémeaux, jusque dans la Grande Ourse ou le Bélier, et le spectacle n’en est que plus beau. Plongé dans cette pluie lumineuse filant à la périphérie de mon champ de vision, je me sens véritablement propulsé vers l’avant. »

Extrait de mon ouvrage Le Guide du Ciel 2007-2008, publié par amds.


DES RENDEZ-VOUS SANS INSTRUMENT

Nuit du vendredi 14 au samedi 15 décembre | Observez les Géminides !


Au cours de la nuit du vendredi 14 au samedi 15 décembre, guettez les étoiles filantes de l'essaim des Géminides. Elles semblent rayonner autour d'un point, le radiant, situé au nord de la constellation des Gémeaux, qui est déjà bien visible au-dessus de l'horizon est-nord-est moins de deux heures après le coucher du Soleil.
Image : Jimmy Westlake.

Le maximum d’activité de l’essaim météoritique des Géminides, dont la période d’activité s’étend du 7 au 17 décembre, devrait se produire le vendredi 14 décembre cette année. Les conditions d’observation sont idéales en cette fin d’automne 2007, car le jeune croissant lunaire se couche en tout début de nuit. Notez, la présence de la planète Mars au cœur des Gémeaux ; quelques jours avant son opposition, l’éclat rubescent de la planète est impressionnant.

Cet essaim d’étoiles filantes est associé à l’astéroïde 3200 Phaéton. Les Géminides sont de belles étoiles filantes assez lentes et courtes mais, chaque année, il y a en prime quelques bolides – un bolide est une étoile filante au moins aussi brillante que la planète Vénus ! Des études basées sur plusieurs milliers d’observations réalisées entre 1950 et 1985, montrent que l’éclat moyen des Géminides est proche de la magnitude 2,5 et que plus de 4 % laissent une traînée perceptible à l’œil nu pendant plusieurs secondes.

Choisissez un site d’observation largement ouvert sur le ciel car les Géminides filent souvent assez loin de la constellation des Gémeaux ; il n’est pas rare de voir apparaître ces flèches d’argent dans la Grande Ourse ou au-delà du Taureau.

Décembre | Observez la Station spatiale internationale


La Station spatiale internationale sera visible une à plusieurs fois par soir en Europe jusqu'à Noël. La navette Atlantis devrait lui rendre visite à partir du 10 ou du 11 décembre si les conditions météorologiques permettent son lancement.
Image : NASA


Jusqu'au 24 décembre, un à deux passages de la Station spatiale internationale (ISS) seront observables chaque jour en début de nuit en France métropolitaine et, plus largement, en Europe. ISS sera de nouveau facilement visible en fin de nuit à partir du début janvier.

La navette spatiale américaine Atlantis devant décoller dans les prochains jours à destination de l'ISS, de très beaux passages de cette paire spatiale devraient être facilement visibles durant toute la mission. Les phases d'approche et de séparation sont, notamment, très spectaculaires à observer à l'oeil nu. (Mise à jour : aux dernières nouvelles, la navette Atlantis ne devrait pas décoller avant le début janvier).

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de la Station spatiale internationale et de la navette Atlantis, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis. Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above

Dimanche 23 décembre | Mars : une opposition de Noël !



Dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 décembre 2007, loin au-dessus de l’horizon ouest, le fruit confit martien fête son opposition au ras du glaçage de chocolat blanc du gâteau lunaire.



À la fin de la nuit du dimanche 23 au lundi 24 décembre, à peine quelques heures avant son opposition, Mars est frôlée par le limbe lunaire austral ; dans le nord-est de l’Europe, elle est même occultée. Il faut tout l’éclat rubescent de la planète pour parvenir à s’imposer au ras du cercle éblouissant de la Pleine Lune.

À l’oeil nu, je vous conseille de cacher notre satellite avec le pouce ou une branche d’arbre bien située pour voir nettement Mars. Aux jumelles, le spectacle est magnifique car, sans être aussi brillante que Jupiter, la planète rouge est tout de même l’astre le plus éclatant de la voûte céleste hivernale, avant que Vénus ne pointe son nez à l’Orient.

La séparation entre la planète et le pôle Sud sélène est d’autant plus petite que vous vous trouvez au nord-est de l’Europe. Dans un instrument, vous pouvez grossir l’image pour ne laisser apparaître que le bord de notre satellite et le disque martien qui montre alors une teinte vivement orangée.

Ce disque est plus petit que lors de la dernière opposition – qui a eu lieu en novembre 2005 –, Mars se trouvant à 88 millions de kilomètres de la Terre, soit près de 18 millions de kilomètres plus loin qu’en 2005.

Jeudi 27 décembre | Autour de minuit avec Saturne


Jeudi 27 et vendredi 28 décembre 2007, autour de minuit, Saturne et la Lune gibbeuse décroissante se hissent au-dessus de l’horizon oriental. Ces deux astres sont suffisamment lumineux pour apparaître aisément à l’oeil nu, même dans les ciels orangés des zones urbaines.



Le jeudi 27 et le vendredi 28 décembre, un peu avant minuit à votre montre, la Lune rend visite à la planète aux anneaux pour la seconde fois dans le mois. Celle-ci semble s’être arrêtée sur la sphère céleste pour attendre Séléné, et les deux astres s’élèvent au beau milieu de la constellation du Lion, au-dessus de l’horizon est.

Dans la nuit du jeudi au vendredi, la Lune gibbeuse décroissante passe très près de Régulus – ces deux astres sont visibles dans le même champ de jumelles ou dans une lunette avec un faible grossissement– ; deux heures avant le lever du Soleil, l’étoile est à moins d’un degré du pôle Nord sélène.

Vendredi 28 au soir, c’est autour de minuit que la Lune passe au large de Saturne en sifflotant un petit air de jazz. Là encore, la proximité de ces deux corps célestes permet une observation simultanée aux jumelles, avant que l’important mouvement propre lunaire n’entraîne notre satellite loin des anneaux.

L’éclat de la planète et de notre satellite naturel est si puissant que nous pouvons voir ces deux astres à l’oeil nu même dans des ciels dégradés par la pollution lumineuse.

 

Du vendredi 4 au dimanche 6 janvier 2008 | Vénus et Antarès dans les bras de l'aube


Du vendredi 4 au dimanche 6 janvier 2008, une heure avant le jour, la planète Vénus et l’étoile Antarès du Scorpion reçoivent la visite de la Lune. La face nocturne de celle-ci est délicatement éclairée par la lumière cendrée, cette lueur solaire que réfléchissent les océans et les nuages terrestres.




Les années passent… et ne se ressemblent pas tout à fait ! Jupiter, qui tenait compagnie à l’étoile Antarès dans le ciel de l’aube en janvier 2007, a migré vers le Sagittaire et n’est plus observable. Toutefois, nous ne perdons pas au change, puisque Vénus a pris sa place.

Du vendredi 4 au dimanche 6 janvier, l’éclat incomparable de la planète domine celui de la supergéante rouge du Scorpion lors de la visite d’un croissant lunaire de plus en plus mince. Le 4 et le 5, une heure avant le lever du Soleil, ces trois astres sont aisément repérables au sud-est, à une dizaine de degrés de l’horizon.

Samedi 5, Antarès et l’arc lunaire sont à moins de deux degrés de séparation ; si vous possédez des jumelles ou une lunette astronomique, vous pouvez les admirer dans le même champ.

Dimanche 6 janvier, choisissez un site d’observation parfaitement dégagé pour parvenir à distinguer le fin sourire de notre satellite au ras du sol.

 


D'autres conjonctions
se produisent tout au long du mois à venir, retrouvez-les en détails dans Le Guide du Ciel 2007-2008.


DES RENDEZ-VOUS AVEC INSTRUMENT

La comète 17P Holmes est toujours très belle...


A l’œil nu, la comète 17P Holmes ressemble à présent à une tache diffuse délicate à repérer dans un ciel urbain ou péri-urbain, mais encore parfaitement visible dans un ciel noir. Elle se situe dans la constellation de Persée, entre Mirfak (magnitude 1,8) et Algol. La constellation de Persée est visible actuellement au-dessus de l’horizon nord-est, deux heures après le coucher du Soleil. Elle est ensuite observable tout au long de la nuit ; à l'aube, retrouvez-la, loin au-dessus de l'horizon ouest. Cette image a été prise mi-novembre, lors du crépuscule, dans les Cévennes.



Juste un mot pour vous rappeler que la comète 17P Holmes reste un objet magnifique à observer. Son éclat est toujours voisin de la magnitude 3 et son étendue est impressionnante, puisqu'elle dépasse largement les dimensions apparentes de la Pleine Lune. Dans un ciel noir, loin des lumières des villes, vous pouvez encore la repérer aisément dans Persée sans aucun instrument. Certains de ces derniers matins, elle était même encore très facile à distinguer dans un ciel péri-urbain.

Si vous avez la chance de vivre sous un ciel préservé de la pollution lumineuse, 17P Holmes sera visible à l'oeil nu durant une bonne dizaine de jours avant que l'éclat de la Lune croissante ne vienne par trop éclaircir la nuit. Pour la fin 2007 et le début de l'année 2008, il semble évident que cet astre restera plusieurs semaines à la portée des instruments d'amateurs, même si son extension régulière dilue progressivement son éclat apparent.

Et puis, rappelez-vous qu'en 1892-93, lors de sa découverte, cette comète a connu un second sursaut d'éclat quelque 75 jours après le premier ; les mêmes causes produisant (souvent) les mêmes effets, peut-être que Holmes va de nouveau sursauter...

Je continue à actualiser la Lettre n° 08 ; pour avoir toutes les mises à jour sur cette comète exceptionnelle, cliquez régulièrement ici...

 

Une belle tache pour le Soleil


Un nouveau petit groupe de taches a fait son apparition sur notre étoile le 6 décembre après plusieurs semaines de calme.
Imahe / ESA/NASA/SOHO-MDI




Le groupe de taches solaires numéro 978 est apparu sur le limbe Est de notre étoile le 6 décembre et il a rapidement évolué pour devenir l'un des plus beaux groupes de ces derniers mois.

Pour l'observer, il faut naturellement utiliser les moyens de protection adéquats (filtres, lunette solaire de type Coronado ou filtres DayStar, etc.) ou bien se rendre régulièrement sur le site de la sonde SOHO pour admirer les images du Soleil qui sont mises en ligne gratuitement.

Le site de SOHO
Le site SpaceWeather
SolAmat

 

Le 16 décembre au soir | Uranus salue le Premier Quartier


Dimanche 16 décembre 2007, deux heures après le coucher du Soleil, Uranus et la Lune pratiquement au Premier Quartier sont côte à côte, loin au-dessus de l’horizon sud-ouest.




Le dimanche 16 décembre, deux heures après le coucher du Soleil, la Lune pratiquement à son Premier Quartier s’incline au-dessus de l’horizon sud-ouest.

À l’oeil nu, l’éclat sélène ne vous permet pas de distinguer Uranus, qui se situe à moins d’un degré et demi du pôle Sud lunaire. Aux jumelles ou dans la lunette de 60 à 80 mm de diamètre que vous venez d’acquérir (!), le petit point de la septième planète du système solaire apparaît aisément : il suffit en effet de pointer notre satellite avec un faible grossissement pour distinguer Uranus juste à côté.

Attention, les images sont toujours inversées dans une lunette astronomique par rapport à ce que l’on voit à l’oeil nu ou aux jumelles !

 

Nuit du 21 au 22 décembre | La Lune occulte quelques Pléiades


Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 décembre 2007, plusieurs étoiles de l’amas des Pléiades sont occultées par la Lune gibbeuse croissante. La scène est visible dans des jumelles ou dans un instrument plus important, très loin au-dessus de l’horizon sud-ouest.




Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 décembre, une volumineuse Lune gibbeuse – deux jours avant la Pleine Lune – mange quelques étoiles de l’amas des Pléiades.

Étant donné l’éclat éblouissant de notre satellite lors de cette rencontre, des jumelles ou un instrument sont indispensables pour distinguer les astres que Séléné n’occulte pas. Le phénomène est d’autant plus important que vous vous situez au nord de l’Europe.

À Bayonne, par exemple, seules Taygète et Stéropé sont cachées par le limbe lunaire austral, alors qu’à Berlin, Maïa et Célaeno sont également effacées pendant quelques dizaines de minutes.

Lundi 24 décembre | L'opposition de Mars - DOSSIER SPÉCIAL


Cliquez sur l'image pour identifier les différentes régions martiennes visibles sur cette très belle image, obtenue mi-novembre par Christian Arsidi avec un télescope de 355 mm (C14).
Image : Christian Arsidi



Cliquez sur l'image pour identifier les différentes régions martiennes visibles sur cette très belle image, obtenue début novembre par Paulo Casquinha avec un télescope de 355 mm (C14).



Cliquez sur l'image pour afficher une carte de la planète Mars réalisée par Damian Peach lors de l'opposition de 2005.
Image : Damian Peach



Lundi 24 décembre 2007 à 19 h 40 m TU - 20 h 40 m heure légale en France métropolitaine -, Mars passe en opposition, c’est-à-dire que le Soleil, la Terre et la planète sont alignés. En d’autres termes, il y a 180° de différence de longitude géocentrique entre le Soleil et Mars. En raison de la forte excentricité de son orbite, notre voisine est au plus près de notre planète quelques jours plus tôt, le 18 décembre à 23 h 48 m TU, à 88,17 millions de kilomètres. Son éclat dépasse très légèrement la magnitude - 1,6, et son diamètre apparent est pratiquement de 16 secondes d’arc.

Ces deux valeurs sont moins élevées que lors de sa précédente opposition – le 7 novembre 2005 –, mais il faudra attendre celle de mai 2016 pour bénéficier d’un éclat et d’un diamètre supérieurs. En outre, la déclinaison de Mars est de 26° 46’ contre 15° 54’ en 2005, et cette différence place le globe martien très haut dans le ciel de l’hémisphère Nord – dans les Gémeaux, à plus de 70° de hauteur lors de son passage au méridien –, loin des brumes, des turbulences atmosphériques et des dégradations provoquées par la pollution lumineuse ; les images observées dans les instruments n’en seront que meilleures.

L’équinoxe de printemps pour l’hémisphère Nord martien se produit le 9 décembre, soit deux semaines avant l’opposition. Pour l’observation, cela signifie que les deux régions polaires de la planète sont visibles simultanément entre novembre 2007 et janvier 2008. Ce sont les régions équatoriales qui se trouveront au centre du disque martien tel que nous le verrons de la Terre. L’été prenant fin dans l’hémisphère Sud de cette planète, la calotte polaire australe devrait être réduite à sa plus simple expression et, probablement, visible comme un petit point blanc proche du limbe uniquement dans les meilleurs instruments. Sortant de l’hiver, la calotte boréale devrait, en revanche, être imposante et enveloppée de brumes. Au début de l’année prochaine, alors que le réchauffement printanier fera son effet, il devrait devenir possible d’apercevoir les extensions d’un blanc intense de la couche de glace carbonique qui couvre ces régions polaires, et cela même dans les petits instruments.

Visuellement, il faut un télescope d’au moins 200 mm de diamètre ou une très bonne lunette pour percevoir correctement le petit diamètre apparent de Mars lors de cette période : 16 secondes d’arc au maximum. Photographiquement, en revanche, APN ou webcam permettent de révéler des détails même avec une lunette ou un télescope d’entrée de gamme dès que la planète dépasse cinq ou six secondes d’arc de diamètre apparent. Pour profiter le mieux possible des rares belles soirées que nous offre le ciel durant l’automne et l’hiver, pensez à sortir votre instrument, et tous les accessoires que vous utiliserez, une à deux heures au moins avant d’observer, afin qu’ils soient à la même température que l’air ambiant et ne génèrent aucune turbulence. Dites-vous bien que plus vous observerez et plus vous verrez de détails, car votre cerveau apprendra progressivement à analyser les maigres informations que lui fournit votre oeil.

L’emploi de filtres colorés, lesquels augmentent le contraste de certaines zones en fonction de leur couleur, peut vous permettre de mieux saisir les détails. Un jeu de filtres en gélatine de type Wratten (Kodak) est donc un bon investissement si vous souhaitez surprendre les variations des éclats de la surface martienne ; limitez-vous aux filtres de faible densité si vous possédez un instrument d’un diamètre inférieur à 150 mm. Un filtre orangé ou rouge (Wratten 21 à 29) accroît le contraste des zones très sombres, comme Syrtis Major ou Sinus Sabaeus, et souligne l’oeil de Solis Lacus. Un filtre jaune (Wratten 8,12 ou 15) mettra en évidence des tempêtes de sable importantes. Un filtre vert ou bleu (Wratten 38A, 58, 61) éclaircira d’éventuelles masses nuageuses ou brumeuses en bordure des calottes polaires. Un filtre violet (Wratten 47), enfin, soulignera les nuages d’altitude. Attention, cependant ! Seuls les observateurs aguerris arrivent à percevoir régulièrement ces détails lorsque toutes les conditions d’une observation de qualité sont réunies. Autrement dit, ne désespérez pas si vous ne les distinguez pas au premier coup d’oeil dans une lunette de 60 mm !

Vous pouvez commander les filtres Wratten chez votre photographe habituel. Ils se présentent sous forme de plaques souples de gélatine – 10 x 10 cm – que vous pouvez découper et fixer dans l’oculaire. Des renseignements sur les différents filtres Wratten sont disponibles sur ce site.

Des cartes, des logiciels, des idées de livres sur Mars...


Fin décembre et janvier | Cherchez la comète 8P Tuttle


La comète 8P Tuttle devrait égayer la voûte céleste en décembre 2007. Vous la chercherez avec un instrument car elle ne devrait pas dépasser la magnitude 8 lors de son passage au plus près de la Terre et du Soleil.


Après les comètes LONEOS et Holmes, la comète 8P Tuttle devrait égayer la voûte céleste en décembre 2007 et en janvier 2008.

Vous la chercherez avec un instrument car elle ne devrait pas dépasser la magnitude 8 lors de son passage au plus près de la Terre et du Soleil ; elle ne sera donc pas visible à l'oeil nu - sauf bonne surprise ! - mais elle sera à la portée des jumelles et des lunettes/télescopes.

Elle sera visible tout au long de la nuit car elle est circumpolaire durant pratiquement tout le mois de décembre.

Son déplacement apparent par rapport aux étoiles sera très lent en début de mois puis il accélérera jusqu'à son passage au plus près de la Terre, le 1er janvier 2008, elle sera alors à moins de 38 millions de kilomètres de notre planète. Parfaitement placée dès la fin du crépuscule astronomique pour les observateurs de l’hémisphère Nord, elle glissera en une dizaine de jours dans un ciel sans Lune, de la constellation d’Andromède à celle de la Baleine.

Retrouvez les autres occultations du mois, des conseils pour observer les plus fins croissants lunaires, des informations sur les comètes périodiques, des descriptions des formations lunaires bien placées en fonction des librations, les maxima des plus belles étoiles variables et bien d'autres choses encore dans la version papier du Guide du Ciel.

Les objets célestes détaillés en décembre dans Le Guide du Ciel 2007-2008 : Messier 79, Messier 106, les Pléiades (Messier 44), Messier 48...


CHEZ VOTRE LIBRAIRE...

LE CIEL À L'ŒIL NU EN 2008




Un beau cadeau pour Noël ;-)

La plupart des illustrations en couleurs de mes lettres proviennent du Ciel à l'œil nu ; c'est un ouvrage accessible au plus grand nombre et il n'y a nullement besoin d'être un(e) spécialiste du ciel pour en apprécier la lecture... c'est en tout cas ce que disent les lecteurs !

Le Ciel à l’œil nu en 2008 est la sixième édition de cet ouvrage. Toute la collection a reçu le prix spécial du jury du Festival d'Astronomie de Haute-Maurienne-Vanoise.

Il est diffusé par Nathan et vous pouvez le découvrir ou le commander chez votre libraire habituel.

Pour en savoir plus, consultez la Lettre n° 5.

Photographies et dessins de Rune Christiansen, Miloslav Druckmüller, Xavier Girard, P-M Héden, Laurent Laveder, Bernard Nomblot, Babak Amin Tafreshi et moi-même.

Le Ciel à l’œil nu en 2008
144 pages
Près de 180 cartes, schémas, gravures et photographies en couleur
Prix public TTC : 16,50 euros

ISBN : 978-2-09-278122-7
Disponible en librairie


PRATIQUE
& DIVERS
Mes prochaines conférences
 

Je ne prononcerai pas d'autres conférences avant le printemps 2008 car je me consacre exclusivement à la rédaction du prochain Guide du Ciel (le 2008-2009, quatorzième édition, qui sortira en avril 2008). Vous pouvez cependant d'ores et déjà prendre contact avec moi si vous désirez organiser une conférence en 2008.

7 juin 2008 : Planétarium de Vaulx-en-Velin/Festiciel (69) - L'observation du ciel

Explorez les sites Web des astrophotographes dont je présente des images dans mes conférences : http://www.leguideduciel.net/ressources/images.php

L’achat d’un premier instrument

Une bonne lunette de 60 à 80 mm de diamètre fixée sur un pied photographique permet une première découverte du ciel avec un instrument. Avec un faible grossissement, son champ sera suffisamment large pour détailler les conjonctions serrées décrites dans cette lettre et dans mes livres.


Chaque année, à l’approche des fêtes de fin d’année, je reçois des lettres et des messages électroniques dans lesquels on me demande des conseils pour le choix d’un premier instrument astronomique. Il faut dire que la gamme des lunettes et des télescopes s’est tellement élargie depuis quelque temps qu’il est légitime de s’interroger avant de prendre une décision. Je commencerai par suggérer à un futur acheteur de participer à une ou à plusieurs soirées consacrées au ciel dans un club ou un observatoire d’amateurs. Chacun peut ainsi manipuler différents types d’instruments et poser des questions à leur propriétaire. Dans un second temps, il faut se rendre dans un magasin spécialisé en matériel astronomique plutôt que dans un supermarché, afin de rencontrer un vendeur qui sait, généralement, de quoi il parle.

Le choix lui-même dépend essentiellement de la personne à laquelle est destiné l’instrument et du budget dont on dispose. Pour un enfant débutant, il peut être judicieux de préférer des jumelles à un engin plus gros et plus délicat à utiliser ; il faut alors envisager un budget de l’ordre de 250 à 500 euros pour de bonnes jumelles de type 7 x 50 ou 8 x 40. Il existe bien sûr des lunettes de 60 mm de diamètre très peu chères – 100 à 200 euros –, mais leur optique ou leur mécanique sont souvent plus que moyennes ; en fin de compte, mieux vaut attendre et réunir un budget un peu supérieur afin d’acquérir un instrument qui ne vous décevra pas dès sa première utilisation et risque de finir sa courte vie dans un placard.

Avec une somme de 500 à 1 000 euros, vous aurez accès à une lunette de 60 à 80 mm de diamètre d’un bon niveau optique, dotée d’un trépied photographique et d’un ou de deux oculaires pour changer de grossissement. Un tel ensemble a l’avantage d’être léger et facile à transporter. Il sera donc utilisé bien plus souvent qu’un télescope, pas forcément beaucoup plus coûteux mais certainement plus massif. Une lunette de cette catégorie permet de très belles promenades dans les reliefs lunaires, ainsi qu’une première vision des bandes atmosphériques de Jupiter, des anneaux de Saturne et de quelques nébuleuses, galaxies ou étoiles doubles.


DE BRIC ET DE BROC...

La NEF solaire de Tavel

La NEF solaire est l'un des plus grands cadrans solaires du monde. Elle se dresse au-dessus de la garrigue, sur l'aire de Tavel Nord, entre Orange et Nîmes, sur l'autoroute A9.



Si vous descendez vers le Sud à l'occasion des migrations de fin d'année, et si vous passez par la Languedocienne (autoroute A9) entre Orange et Nîmes, prenez quelques minutes pour vous arrêter à l'aire de Tavel Nord.

Celle-ci accueille en effet la NEF solaire, l'un des plus grands cadrans solaires du monde. Fruit de la collaboration d'une sculpteur - Odile Mir -, d'un spécialiste des cadrans solaires - Denis Savoie - et d'un ingénieur - Robert Queudot -, la NEF solaire est visible plusieurs kilomètres à la ronde. Cette voile de béton blanc s'élance au-dessus d'un océan de chênes et de cistes.

Si vous voulez en savoir plus sur cette magnifique réalisation, rendez-vous sur place ou consultez le très bon site réalisé par C. Casanova.

 

Anaglyphe solaire

« Ce matin, une fine brume envahit le vallon proche de chez moi. Sur l'arrière-plan sombre des arbres en contre-jour, des rayons crépusculaires dessinent leur trajectoires... » dixit Laurent Laveder.


Laurent Laveder, astrophotographe talentueux toujours à l'affût d'une image intéressante et instructive à faire, a réalisé ces jours derniers cet anaglyphe splendide.

Munissez-vous de lunettes 3D (rouge/cyan) pour découvrir le relief saisissant de ce sous-bois breton transpercer par les rais du Soleil matinal.

Je signale que Laurent prépare un livre regroupant ses images les plus pédagogiques ; il sortira au printemps 2008 chez Belin.

Le site de Laurent Laveder.



 


SUR LA TOILE



Des infos sur...

 

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Calendrier journalier de 2007 à 2009
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/lists/RecentSupernovae.html

Éclipses de Lune et de Soleil
Les cartes et les horaires des prochaines éclipses observables dans le monde, avec des liens vers les sites de Fred Espenak (NASA) et de l'Imcce pour plus de détails.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/eclipses.php

Éphémérides quotidiennes des planètes
En complément de la version papier du Guide du Ciel, je mets à votre disposition chaque mois des fichiers au format pdf avec les éphémérides quotidiennes des planètes pour 45° de latitude nord et 0° de longitude.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Jour julien en 2007
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Longitudes héliocentriques et géocentriques des planètes et du Soleil
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/

Phases de la Lune de 2002 à 2007
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Phénomènes astronomiques jour par jour
Cette page vous donne accés à tous les phénomènes publiés dans le Guide du Ciel depuis le mois de mai 2001.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Temps sidéral moyen de Greenwich en 2007
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Trajectoires des satellites de Jupiter
Les courbes mensuelles des satellites galiléens de Jupiter.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/schemas/200712Jup.jpg

Trajectoires des satellites de Saturne
Les courbes mensuelles des principaux satellites de Saturne.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/schemas/200712Sat.jpg


Découvrez des extraits des pages "Les phénomènes astronomiques au jour le jour" du Guide du Ciel 2007-2008 :
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/jpj200712.php



Infos

Sources :
Le Guide du Ciel 2007-2008 (amds),
Le Ciel à l'œil nu en 2007 et Le Ciel à l'œil nu en 2008 (Nathan).

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© Guillaume Cannat | Décembre 2007