La lettre du Guide du Ciel

N° 47 | 16 novembre 2010

Si vous lisez cette lettre régulièrement, n'oubliez pas qu'elle ne constitue qu'un complément à mes différents ouvrages. Si vous ne les connaissez pas déjà, je vous invite à les découvrir sur le site d'amds édition.

La plupart des textes, des illustrations, des cartes et des schémas qui suivent sont extraits du Ciel à l'œil nu (Nathan) et du Guide du Ciel (amds), deux livres annuels dans lesquels vous trouverez encore plus de renseignements pratiques et de phénomènes à admirer et que je vous invite à découvrir et à faire découvrir à vos proches !

La Station spatiale internationale (ISS) est observable en France métropolitaine après le 23 novembre et jusqu'à la mi-décembre en fin de nuit et à l'aube.

La Station spatiale internationale (ISS) est observable en France métropolitaine après le 23 novembre et jusqu'à la mi-décembre en fin de nuit et à l'aube.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis. Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

Admirez, ci-contre, quelques images réalisées à bord de ce vaisseau des étoiles. La contemplation de la Terre depuis ce belvédère cosmique doit être extraordinaire quand, la nuit, les lumières dessinent le monde. C'est beau, mais c'est en même temps tellement triste de constater que nous ne sommes pas capables d'user intelligemment de l'énergie !
Crédit : NASA/ISS25

18 novembre | Spica dans l’éclat vénusien

Le jeudi 18 novembre, Vénus se lève près de deux heures et demie avant le Soleil. Elle apparaît donc dans un ciel encore sombre et sa brillance est impressionnante ; elle a augmenté depuis le début du mois car son croissant est plus épais et son diamètre apparent est encore très important.

Une quarantaine de minutes après son lever, alors que les premières lueurs de l’aube sont perceptibles aux confins de la nuit, la planète illumine l’horizon est-sud-est à près d’une dizaine de degrés de hauteur.

À moins de quatre degrés au-dessus d’elle, l’étoile Spica de la Vierge est encore bien visible à l’œil nu. Un peu plus haut dans le ciel, le couple formé par Saturne et Porrima est un pâle reflet de l’éclatante réunion Vénus-Spica.

21 novembre | Pleine Lune et Pléiades à l’opposition

Le dimanche 21 novembre au soir, deux heures après le coucher du Soleil, la Lune qui s’élève dans le ciel oriental est exactement à l’opposition, c’est donc le disque parfait de la Pleine Lune que vous contemplez.

Les Pléiades sont à moins de deux degrés du globe de Séléné et, noyées dans son éclat éblouissant, elles sont invisibles à l’œil nu.

Si l’atmosphère de votre site d’observation est parfaitement limpide, vous pouvez tenter de les distinguer en cachant ce lampadaire envahissant.

Mais, s’il y a un tant soi peu de brume pour diffuser l’éclat lunaire, il vous faudra des jumelles pour apercevoir les filles d’Atlas et de Pléioné qui sont, elles aussi, à l’opposition ce soir.

30 novembre | Vénus, Saturne, Lune : répétition générale !

Le mardi 30 novembre à l’orée de l’aube, lorsque l’eau claire du jour naissant remplit inéluctablement l’Orient, Perséphone se dresse au-dessus de l’horizon sud-est.

Fille de Déméter, elle peut s’enorgueillir des somptueux bijoux célestes qui la parent. Vénus au sommet de sa gloire jette des éclats diamantés d’une violence inouïe dans l’air frais.

Non loin d’elle, Spica, qui est pourtant l’une des plus belles étoiles de la sphère céleste, semble bien pâlichonne.

Un peu plus haut, le reflet de topaze de Saturne embellit le sein de la Vierge et la coupe d’argent sélène s’approche. Tout est en place pour le superbe rassemblement que nous suivrons dans les jours prochains.

Vous pouvez remarquer en observant la voûte céleste au-delà de cette réunion virginale, que les constellations visibles ce matin lors de l’avant-jour sont les mêmes que celles que nous pouvions voir au printemps, le soir à la fin du crépuscule.

En sept mois, la Terre a parcouru un peu plus d’une demi-orbite autour du Soleil et notre point de vue s’est pratiquement inversé, les constellations du soir étant devenues celles du matin.

Du mercredi 1^er au vendredi 3 décembre à l’aube, une heure et demie avant l’éveil solaire, ne manquez pas le parcours de la vieille Lune au sein de la vaste figure de la Vierge.

La scène se déroule au-dessus de l’horizon sud-est et les astres en jeu sont suffisamment brillants pour être visibles en pleine ville.

Le mercredi 1^er, le croissant de Séléné se situe à près de huit degrés sur la droite de Saturne ; sa lumière cendrée est magnifique et lui donne un relief remarquable.

Le jeudi 2, la portion du globe lunaire directement éclairée par le Soleil forme un bel arc et la lumière cendrée qui fait luire la portion nocturne de notre voisine se renforce. Spica de la Vierge domine la Lune de près de quatre degrés.

Un peu plus loin sur la gauche, Vénus brille avec l’intensité d’un phare d’une blancheur éblouissante. Son éclat a encore augmenté depuis le mois dernier ; s’il devient délicat de distinguer son croissant dans des petites jumelles, celui-ci est encore magnifique dans une lunette avec un grossissement d’une trentaine de fois.

Le vendredi 3, la Nouvelle Lune approche et la parenthèse sélène s’affine gracieusement. Elle se situe à moins de dix degrés de hauteur, méfiez-vous des obstacles !

Il n’est pas facile de repérer Mercure en décembre. En début de mois, l’inclinaison de l’écliptique maintient la première planète du système solaire au ras de l’horizon occidental durant le crépuscule, puis elle glisse en direction du Soleil.

La meilleure occasion semble bien être le mardi 7 décembre au soir. Trois quarts d’heure après la fermeture solaire, le croissant de la jeune Lune fait son apparition dans les lueurs crépusculaires et il va vous servir de point de repère pour localiser cette planète. Il se situe à près de sept degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest et domine Mercure de quatre degrés.

Heureusement, l’éclat de celle-ci est assez puissant – magnitude zéro –, ce qui doit lui permettre de transpercer le voile coloré d’une atmosphère limpide. Si vous possédez des jumelles, vous pouvez toutefois les utiliser pour vous simplifier la tâche. En plaçant l’arc lunaire en haut du champ, vous devriez observer Mercure dans la partie basse.

Comme elle se couche une heure et quart après le Soleil, vous disposez d’une petite demi-heure pour la localiser avant qu’elle ne s’efface ; un horizon lointain et dégagé est donc indispensable.

Le lundi 13 décembre au soir, quelques jours avant son retour dans la longue constellation des Poissons, Jupiter a rendez-vous avec le Premier Quartier.

Deux heures après le plongeon du Soleil, ces deux astres surplombent l’horizon sud d’une belle quarantaine de degrés. La planète se situant au sud de l’écliptique et Séléné loin au nord, leur écart atteint six degrés.

Une fois n’est pas coutume, je vous propose d’observer Jupiter avec une petite lunette ce soir. En fait, des jumelles puissantes, grossissant une douzaine ou une quinzaine de fois, sont suffisantes pour distinguer les quatre lunes galiléennes, mais il faut les fixer sur un trépied pour qu’elles soient bien stables.

Les lunes découvertes par Galilée sont alignées sur le même côté du disque jovien : Io est au plus près, Callisto au plus loin et, entre elles, Europe et Ganymède forment une paire très serrée.

Cette répartition va se transformer sous vos yeux ; vers minuit, alors que Jupiter s’apprête à se coucher, ses lunes s’alignent dans leur ordre naturel d’éloignement : Io, Europe, Ganymède et Callisto.

D'autres conjonctions se produisent tout au long du mois à venir, retrouvez-les en détails dans Le Guide du Ciel 2010-2011

Ce n’est pas parce que j’ai écrit un petit poème joliment mis en page par Sabine Sannier que je vous conseille la lecture de cet ouvrage, en tout cas, pas seulement !

Je connais Laurent Laveder et Sabine Sannier depuis une dizaine d’années, depuis l’époque où nous avions travaillé pour et autour du site d’information astronomique Geoman qui n’a pas survécu à l’explosion de la bulle Internet en 2001.

Photographe et graphiste talentueux, ils ont fait leurs preuves à différentes occasions, notamment lors de la publication du livre Le Ciel, un jardin vu de la Terre (Belin - 2008) avec Didier Jamet – encore un ancien de Geoman, qui supervise actuellement le site Ciel des Hommes en plus de ses activités journalistiques.

Quartier libre est un recueil de textes brefs et de poèmes rédigés par une vingtaine de personnes inspirées par les images et les jeux lunaires de Laurent et de Sabine. Ces textes ont été mis en pages sous forme de calligrammes par Sabine à la manière d’Apollinaire et ils sont autant d’instants d’émotions à partager.

Bon, en plus, Laurent et Sabine ont édité leur livre eux-mêmes et ils comptent sur vous pour en faire un véritable succès en en parlant autour de vous et en l’offrant pour Noël !

Vous pouvez le leur commander directement sans crainte sur leur site.

Le Guide du Ciel 2010-2011
352 pages
Plus de 420 cartes, schémas, gravures et photographies en couleur
Prix TTC : 29 euros
ISBN : 978-2-9513365-6-8
Disponible ; commandez-le ici

Carnets de nuits
160 pages
Carte de couverture mate, cahiers cousus et collés
Prix public TTC : 16 euros
ISBN : 978-2-9513365-5-1
Disponible ; commandez-le ici

ISLANDE, le sublime et l'imaginaire
Photographies de Patrick Desgraupes
Textes d'Einar Mar Jonson et de Guillaume Cannat
Hermé/La Martinière
176 pages (format 28 x 29 cm)
Prix TTC : 38 euros
ISBN : 978-2-86665-411-5
Disponible en librairie

Vendredi 5 novembre à l'aube, un ciel très pur m'a permis de photographier le rapprochement spectaculaire de Vénus et de la Lune quelques secondes après leur lever. Sur la première image, les deux croissants sont déformés et colorés par l'atmosphère.

Sur la deuxième image, quelques minutes plus tard, le sourire vénusien brille merveilleusement dans l'air frais. Son intensité lumineuse est bien supérieure à celle du gracile croissant sélène.

Enfin, sur la troisième image, juste avant le lever du Soleil, les deux astres sont toujours visibles dans le ciel de plus en plus bleu.

La prochaine occasion de réaliser une série de photographies de ces deux astres côte à côte se produira le 1^er mars 2011 à l'aube, mais Vénus présentera alors une phase gibbeuse et son diamètre apparent sera quatre fois plus petit.



Toutes ces images ont été réalisées avec un boîtier Nikon D700 placé au foyer d’une lunette apochromatique William Optics de 80 mm de diamètre et 560 mm de focale avec une pose de l’ordre d’un quart de seconde (avec un doubleur de focale pour la dernière). 500 ISO ; entraînement par une monture équatoriale motorisée Astrotrac.

J’ai la chance de dormir sous une fenêtre de toit qui me permet d’admirer le ciel entre deux rêves.

Durant la nuit du 26 au 27 octobre, une lumière particulière a éveillé mon attention, je me suis donc levé et j’ai ouvert la fenêtre pour regarder de l’autre côté du ciel. La Lune gibbeuse décroissante était enchâssée dans un grand voile nuageux sur lequel elle faisait naître un somptueux halo.

Pas question de dormir dans de telles conditions ; je me suis habillé et je suis sorti avec mon matériel photographique pour conserver le souvenir de ce phénomène qui, sans être rarissime, n’est tout de même pas très fréquent !

Cette nuit, la Lune se situait en plein cœur des constellations d’hiver, entre Orion, les Gémeaux et le Cocher. Sur la première image, le voile nuageux qui engendrait son halo était fortement teinté d’orange par la pollution lumineuse de Montpellier, ville qui se trouve à moins de 10 km au sud de chez moi.

Le halo était nimbé d’une aura d’un bleu magnifique et sa courbure intérieure était d’un rouge parfaitement perceptible à l’œil nu.

Deux heures plus tard, à l’aube, alors que le ciel bleuissait, le halo était encore plus intense et l’ambiance de ce paysage éclairé par l’œil unique de Séléné avait quelque chose d’irréel.



Matériel : Nikon D700, objectif 14-24 mm à 14 mm ouvert à 2,8, 500 ISO, poses de 10 et 6 secondes sans entraînement.

Vous avez peut-être suivi la construction haletante de mon nouveau télescope de 760 mm de diamètre ; sinon, cliquez ici pour aller consulter la page qui relate cette belle aventure en détails.

J’ai fait la première lumière de ce magnifique et imposant télescope durant l’été et, que ce soit sur la Lune, la planète Jupiter ou les objets du ciel profond, ses résultats sont réellement impressionnants, même pour quelqu'un qui, comme moi, observe le ciel depuis plus de 30 ans !

Les nombreux observateurs qui ont déjà eu le plaisir de scruter les astres avec ont été enthousiasmés par la qualité de l’optique, par le contraste des images planétaires et lunaires, par l’incroyable luminosité des plus petits objets du ciel profond et par les couleurs parfaitement perceptibles dans nombre de nébulosités.

Je ne pouvais pas en rester là et conserver jalousement ce superbe instrument pour mon seul plaisir. J’ai donc décidé de vous ouvrir la possibilité d’organiser une soirée d’observation dans votre site préféré avec l’un des plus gros télescopes amateurs d’Europe.

Vous pouviez déjà observer le ciel avec quelques rares télescopes de grands diamètres en vous déplaçant dans des observatoires professionnels ou amateurs. Vous avez à présent la possibilité de faire venir l’un de ces « géants » sur votre site habituel d’observation pour redécouvrir un ciel dont vous connaissez déjà le potentiel et, éventuellement, faire des comparaisons en temps réel avec vos propres instruments.

Pour en savoir plus, cliquez ici ou sur l'image voisine...

Je ne prononcerai pas de conférences avant le printemps prochain car je me consacre intégralement à la rédaction du Guide du Ciel 2011-2012 qui vous promet de très nombreuses innovations...

Vous pouvez cependant d'ores et déjà prendre contact avec moi (mettre @ à la place de #) si vous désirez organiser une conférence à partir du mois d'avril 2011.

Explorez les sites Web des astrophotographes dont je présente des images dans certaines de mes conférences : http://www.leguideduciel.net/ressources/images.php

La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche vers 16 h 50 m.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=8dc942202aa447a40487975f8cb0ca20

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/lists/RecentSupernovae.html

Éclipses de Lune et de Soleil
Les cartes et les horaires des prochaines éclipses observables dans le monde, avec des liens vers les sites de Fred Espenak (NASA) et de l'Imcce pour plus de détails.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/eclipses.php

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/

Phases de la Lune de 2002 à 2010
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Phénomènes astronomiques jour par jour
Cette page vous donne accés à une sélection dles phénomènes publiés dans le Guide du Ciel depuis le mois de mai 2001.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Trajectoires des satellites de Jupiter
Les courbes mensuelles des satellites galiléens de Jupiter.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Trajectoires des satellites de Saturne
Les courbes mensuelles des principaux satellites de Saturne.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Découvrez des extraits des pages "Les phénomènes astronomiques au jour le jour" du Guide du Ciel :
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php