La lettre du Guide du Ciel

N° 40 | 5 avril 2010

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Guillaume Cannat

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J'ouvre cette lettre sur une image de la Voie lactée qui semble surgir du chaudron flamboyant de la caldeira de Taburiente sur l'île de La Palma aux Canaries. Orion part se coucher et les constellations australes s'élancent à l'assaut du vaste ciel peu avant l'aube.

Voie lactée
Cliquez sur l'image. © Guillaume Cannat

Cette lettre, exceptionnellement longue, vous permettra de découvrir une série d'images que j'ai prises aux Canaries en janvier dernier : ambiances crépusculaires, lumière zodiacale, arche anticrépusculaire, croissant de Lune sont au programme...

D
écouvrez également le texte d'introduction de la prochaine édition du Guide du Ciel et l'eau-forte astronomique réalisée par le graveur André Meyer pour l'ouvrage Carnets de nuits.
La souscription pour ces deux livres, qui sont à présent en cours d'impression, prendra fin le 20 avril.

Si vous rêvez d'acquérir un télescope pour observer le ciel, la Lune et les planètes, allez lire cette annonce qui pourraît bien vous intéresser !

Enfin, outre les très beaux rendez-vous célestes à observer dans les semaines à venir, je vous invite à découvrir le télescope avec lequel je devrais scruter le ciel d'ici à quelques mois, pourquoi pas en votre compagnie !


Sommaire

DES RENDEZ-VOUS SANS INSTRUMENT TOUJOURS CHEZ VOTRE LIBRAIRE...
Avril-Mai | Observez la Station spatiale internationale Le Ciel à l'œil nu en 2010
11 avril | Jupiter en avant-première Le Guide du Ciel 2009-2010
15 et 16 avril | Deux planètes et un croissant Islande, le sublime et l'imaginaire
17 avril | Rumeur d’hiver au couchant
21 et 22 avril | Mars, la fin de l’opposition VOYAGE, VOYAGE...
25 avril | Vénus et les Pléiades Ciels des Canaries
25 avril | Saturne et la Lune gibbeuse croissante
9 et 10 mai | Jupiter, la renaissance PETITE ANNONCE
Dobson 406 cherche nouveau propriétaire !
DES RENDEZ-VOUS AVEC INSTRUMENT
16 avril | Mars s’approche de l’Étable ATTENTION CHANTIER !
La renaissance d'un Dobson de 760 mm
DEUX SOUSCRIPTIONS POUR LE PRINTEMPS 2010 !
Le Guide du Ciel 2010-2011 sera bientôt disponible PRATIQUE & DIVERS
Carnets de nuits : une eau-forte astronomique d'André Meyer ! Mes prochaines conférences
Bleu nuit
SUR LA TOILE
Des infos sur...



DES RENDEZ-VOUS SANS INSTRUMENT

Si vous lisez cette lettre régulièrement, n'oubliez pas qu'elle ne constitue qu'un complément à mes différents ouvrages. Si vous ne les connaissez pas déjà, je vous invite à les découvrir sur le site d'amds édition.

La plupart des textes, des illustrations, des cartes et des schémas qui suivent sont extraits du Ciel à l'œil nu (Nathan) et du Guide du Ciel (amds), deux livres annuels dans lesquels vous trouverez encore plus de renseignements pratiques et de phénomènes à admirer et que je vous invite à découvrir et à faire découvrir à vos proches !


Avril-Mai | Observez la Station spatiale internationale



La Station spatiale internationale (ISS) est observable en France métropolitaine jusqu'au 28 avril en fin de nuit, une à deux fois par jour. Elle bascule ensuite dans le ciel du soir jusqu'à la mi-mai et elle est visible une à trois fois par jour.

La Station spatiale internationale (ISS) est observable en France métropolitaine jusqu'au 28 avril en fin de nuit, une à deux fois par jour. Elle bascule ensuite dans le ciel du soir jusqu'à la mi-mai et elle est visible une à trois fois par jour.

Notez que la navette spatiale américaine Discovery a décollé pour la mission STS-131 à destination de l'ISS le 5 avril ; quelques passages doubles de ces deux astres seront observables en Europe durant sa mission.

L'éclat de l'ISS est dorénavant suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce donc désormais également ce genre de passages.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis. Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

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11 avril | Jupiter en avant-première



Dimanche 11 avril 2010, une cinquantaine de minutes avant le lever du Soleil, le croissant lunaire et sa belle lumière cendrée surplombent Jupiter de sept degrés à l’est-sud-est.


Le dimanche 11 avril, vous avez l’occasion de saluer un peu plus tôt que prévu le retour de Jupiter dans le ciel de l’aube.

L’observation n’est pas des plus faciles car la planète géante ne se hisse au-dessus de l’horizon oriental qu’une cinquantaine de minutes avant le disque solaire, mais la présence d’un maigre croissant lunaire vous dédommagera de votre peine, même si vous ne parvenez pas à distinguer l’éclat jovien.

Séléné domine Jupiter d’un peu plus de sept degrés. Si vous utilisez des jumelles, pointez la Lune et faites-la glisser vers le haut du champ ; selon le grossissement de votre instrument, Jupiter sera alors visible tout en bas à gauche du champ ou très légèrement en dehors dans cette direction.

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15 et 16 avril | Deux planètes et un croissant



Jeudi 15 et vendredi 16 avril 2010 au crépuscule, une heure après le coucher du Soleil, le mince croissant lunaire a rendez-vous avec Mercure et Vénus. Cherchez ces astres à l’œil nu et aux jumelles à l’ouest-nord-ouest. Le vendredi 16, durant l’après-midi, la Lune et Vénus sont côte à côte dans le ciel bleu.


Le jeudi 15 et le vendredi 16 avril au crépuscule, une heure après la fin du jour, un somptueux panorama vous attend à l’Occident.

Les planètes Mercure et Vénus, que nous avions laissées côte à côte en début de mois, se sont éloignées et, si l’éclat vénusien reste glorieux, celui de l’astre protecteur des voyageurs, des commerçants et des voleurs est en chute libre.

Noyé dans les lueurs crépusculaires, il impose l’usage de jumelles pour se révéler le jeudi 15, non loin du mince croissant de la jeune Lune. Aucun souci en revanche pour admirer, vendredi 16, le rapprochement du croissant et de Vénus.

Mieux, dans l’après-midi, la planète se situe à trois degrés de la corne lunaire australe. Si vous bénéficiez de bonnes conditions atmosphériques, notamment un ciel limpide et bleu, vous pouvez tenter de repérer l’arc de Séléné et Vénus aux jumelles et, pourquoi pas, à l’œil nu.

Le Soleil est loin du couple, à plus de vingt degrés, mais prenez garde de pivoter vers lui par inattention avec votre instrument car son observation sans protection est très dangereuse. Elle nécessite l’usage de filtres spéciaux.

Au crépuscule, régalez-vous sans risque de la beauté de ce spectacle céleste.

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17 avril | Rumeur d’hiver au couchant



Samedi 17 avril 2010 à la fin du crépuscule, une bonne heure et demie après le coucher du Soleil, prenez quelques instants pour admirer la composition céleste réunissant Vénus, l’amas des Pléiades et le jeune croissant lunaire au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest.


Le samedi 17 avril au soir, une bonne heure et demie après le plongeon solaire, Vénus scintille violemment au ras de l’horizon ouest-nord-ouest.

Les couleurs crépusculaires s’estompent, laissant la place à un ciel suffisamment noir pour que les étoiles apparaissent en nombre. À une dizaine de degrés au-dessus de la planète, vous pouvez distinguer le fourmillement stellaire de l’amas des Pléiades.

Encore plus haut dans la futaie céleste, l’arc de Séléné est tendu vers le Soleil souterrain. Vénus, Pléiades et Lune, les trois actrices de cette petite pièce nocturne, sont éloignées les unes des autres, mais le spectacle vaut aussi par l’occasion qu’il nous donne de sortir et de nous couper un instant de la fureur du monde.

Ces moments de quiétude, lorsque les bruits et les odeurs changent, sont indispensables ; en plaisantant, je pourrais même écrire qu’ils devraient être obligatoires. Ils contribuent en effet à nous donner le temps de réfléchir et d’admirer le monde auquel nous appartenons, ce qui est toujours bénéfique pour la santé et l’équilibre, et cela sans transformer l’abîme de la Sécurité Sociale en un trou noir sans fond !

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21 et 22 avril | Mars, la fin de l’opposition


Mercredi 21 et jeudi 22 avril 2010 au soir, deux bonnes heures après le départ de l’astre du jour, Mars et la Lune survolent l’horizon ouest-sud-ouest à plus d’une cinquantaine de degrés. Cette rencontre un peu éloignée est aisément visible même en milieu urbain.


Le mercredi 21 et le jeudi 22 avril au soir, deux heures après le coucher du Soleil, la planète rouge vous attend à plus de cinquante degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest sud- ouest.

En passant d’ouest en est du luminaire martien, la Lune évolue du Premier Quartier aux prémices de sa période gibbeuse croissante.

Il s’agit d’une rencontre lointaine puisque les sept degrés qui séparent ces deux astres mercredi soir se métamorphosent en plus de neuf le jeudi.

Trois mois après son opposition, nous nous éloignons toujours régulièrement de cette planète et son éclat est divisé par 1,6 en avril ; Mars demeure cependant l’un des astres les plus brillants du ciel nocturne.

Son mouvement propre sur la sphère céleste s’effectue à présent d’ouest en est, et elle quittera la constellation du Cancer au début du mois prochain.

D’ici à la fin de l’année, son reflet orangé agrémentera successivement les figures suivantes : le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, Ophiuchus et le Sagittaire.

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25 avril | Vénus et les Pléiades




Dimanche 25 avril 2010 à la fin du crépuscule, près d’une heure et demie après le coucher du Soleil, tentez de distinguer les Pléiades à moins de 4° sur la droite du point éclatant de Vénus.



Le dimanche 25 avril à la fin du crépuscule, la bougie vénusienne brille sur la gauche des Pléiades.

Une heure et demie après son départ, le Soleil se situe à près de 15° sous l’horizon occidental et la clarté résiduelle du couchant s’estompe rapidement, laissant la place, en milieu urbain, à l’extension du halo orangé des éclairages artificiels.

Si l’éclat vénusien transperce sans peine cette chape de pollution lumineuse, il n’en va pas forcément de même pour les étoiles de l’amas du Taureau, et je vous conseille de vous éloigner des villes et des villages sur illuminés pour apprécier cette rencontre.

Cherchez ces astres à plus de 8° de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord- ouest.

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25 avril | Saturne et la Lune gibbeuse croissante


Dimanche 25 avril 2010 au soir, à la fin du crépuscule, Saturne et la Lune gibbeuse croissante sont faciles à repérer à plus de quarante degrés au-dessus de l’horizon sud.

Laissez Vénus entraîner les Pléiades derrière l’horizon ouest-nord-ouest à la fin du crépuscule et, ce dimanche 25 avril, retrouvez Saturne en compagnie d’une imposante Lune gibbeuse croissante du côté sud de la voûte céleste.

Tout comme lors de leurs dernières réunions, la distance entre ces deux astres est importante – plus de huit degrés – ce qui ne permet qu’une observation visuelle car le champ de l’écrasante majorité des jumelles est trop restreint.

La planète aux anneaux et la belle Séléné cheminent de concert tout au long de la nuit et se couchent à l’ouest à l’orée de l’aube.

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9 et 10 mai | Jupiter, la renaissance


Dimanche 9 et lundi 10 mai 2010, une heure et demie avant le lever du Soleil, cherchez le point éclatant de Jupiter juste au-dessus de l’horizon est. Le croissant de la Lune vieillissante, baigné de lumière cendrée, passe à plus de 7° de lui.

Le dimanche 9 et le lundi 10 mai à l’aube, une heure et demie avant le jour, les croissants du matin encadrent Jupiter.

Le tableau est visible au-dessus d’un horizon oriental bien dégagé car la planète est voisine de cinq degrés de hauteur. Ce rendez- vous est observable à la fin du crépuscule astronomique et au début du crépuscule nautique, le centre du Soleil se situe donc à une douzaine de degrés de « profondeur » et le ciel s’éclaircit rapidement.

Fort heureusement, l’éclat jovien est conséquent – magnitude - 2,2 – et le globe lunaire rehaussé de lumière cendrée est impérial.

Tournant autour du Soleil en un peu moins de douze années, Jupiter se déplace en moyenne d’une constellation zodiacale par an. Cette règle n’est pas absolue, en fait, car les constellations du zodiaque n’ont pas toutes la même emprise sur l’écliptique – la ligne qui représente la trajectoire du Soleil sur la sphère céleste et que parcourent également les planètes du système solaire.

Jupiter vient ainsi d’entrer dans la constellation des Poissons, mais à l’automne, peu après son opposition, elle retournera deux mois dans le Verseau.


D'autres conjonctions
se produisent tout au long du mois à venir, retrouvez-les en détails dans Le Guide du Ciel 2009-2010.

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DES RENDEZ-VOUS AVEC INSTRUMENT

16 avril | Mars s’approche de l’Étable


Vendredi 16 avril 2010 au soir, deux heures après le départ du Soleil, la planète Mars est installée très loin au-dessus de l’horizon sud-ouest, tout contre l’Étable et les Ânes du Cancer.

Le vendredi 16 avril en début de nuit, deux heures après le coucher du Soleil, l’éclat martien attire votre regard vers le centre du Cancer, juste à côté de l’amas stellaire de la Crèche.

En ville, la pollution lumineuse ne permet plus de distinguer cette petite tache, mais, dans un ciel noir, vous pouvez la voir à l’œil nu sans difficulté.

Dans certains textes anciens, l’amas de la Crèche est appelé l’Étable, ce qui semble plus approprié puisque les deux étoiles brillantes qui le jouxtent sont toujours nommées les Ânes – Asellus Borealis et Asellus Australis.

Voici donc une référence, sans doute très ancienne, à une scène pastorale, sur laquelle sont venues se greffer d’autres interprétations au fil des âges.


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DEUX SOUSCRIPTIONS POUR LE PRINTEMPS 2010 !

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LE GUIDE DU CIEL 2010-2011 SERA BIENTÔT DISPONIBLE

Le Guide du Ciel 2010-2011 est parti chez l’imprimeur comme prévu à la fin du mois de mars et il sera disponible au début du mois de mai.




carte juin 2010

L'une des douze nouvelles cartes du ciel en couleur.


Le Guide du Ciel 2010-2011 est parti chez l’imprimeur comme prévu à la fin du mois de mars et il sera disponible au début du mois de mai.

Attention ! la souscription qui vous permet d’acquérir le Guide à un tarif avantageux directement auprès de l’éditeur – surtout si vous commandez plusieurs exemplaires d’un coup pour un groupe ou pour les membres d’un club – prend fin le 20 avril, alors il est grand temps d’y participer en cliquant ici !

L’introduction du Guide du Ciel 2010-2011

« Les étoiles brillent, Orion est descendu vers l’ouest. La Grande Ourse a viré de bord, Arcturus trône au-dessus de la colline. Du ciel et de la neige émane une grande lumière, et je vois sans peine le tracé du cours d’eau en contrebas de la maison, les crêtes sombres des collines qui m’entourent. L’air est vif et pur, la journée sera bonne. »
John Haines, Vingt-cinq ans de solitude (Gallmeister)


Vous avez entre les mains la seizième édition de cet ouvrage. Comme les précédentes, elle a été intégralement renouvelée et les quelques maladresses liées à l’introduction de la couleur et à son usage parfois exagéré l’année dernière ont été corrigées afin d’améliorer la lisibilité de certaines pages.

Je conçois Le Guide du Ciel comme une caisse à outils pour les astronomes, quel que soit leur niveau de connaissance et de pratique. Il y a des outils que vous utilisez très régulièrement – les phases lunaires, les grandes conjonctions, les positions des planètes –, d’autres dont l’usage est plus occasionnel – les éclipses ou le passage d’une belle comète – et certains que vous n’avez encore jamais utilisés, mais que vous êtes heureux de posséder au cas où, comme ces possibles occultations d’étoiles par des astéroïdes ou, plus extraordinaire encore et inenvisageable il y a seulement dix ans, les heures précises des transits de quelques exoplanètes devant leur étoile !

Le Guide du Ciel propose ainsi des centaines de rendez-vous astronomiques et il vous aide à préparer au mieux vos observations. Il est parfois rédigé dans un langage concis pour donner un maximum d’informations dans un minimum de place, mais vous disposez, grâce au lexique placé en fin d’ouvrage, du vocabulaire de base pour l’apprécier. Vous lirez également dans ces pages de nombreux textes plus élaborés – des randonnées célestes mensuelles aux observations astronomiques hebdomadaires – destinés à partager avec vous des réflexions, des émotions esthétiques ou de simples instants de poésie nés de la contemplation régulière du ciel étoilé.

Cette année, six collaborateurs – Serge Brunier, Patrick Pelletier, Jean-Marc Lecleire, Marie-Françoise Serre, Frédéric Tapissier et Serge Vieillard –vous font partager leurs connaissances et leur passion sur des sujets aussi différents que la mythologie liée aux noms des constellations et des planètes, la photographie lunaire, le dessin des objets du ciel profond, la découverte des nouveaux instruments et des accessoires utiles, la conception des meilleures cartes de la pollution lumineuse disponibles en France et l’incroyable histoire de la plus grande image de la Voie lactée jamais réalisée.

Le Guide du Ciel, ce sont aussi des dizaines de pages consacrées aux jumelles, aux lunettes et aux télescopes, avec des conseils pour les constructeurs et pour les acheteurs, ainsi que des tableaux regroupant les caractéristiques techniques et les prix de près de 750 instruments.

La dernière partie – Le guide de l’astronomie de loisir – a été intégralement mise à jour et vous permettra de vivre votre passion du ciel au jour le jour.

Merci de votre fidélité. Bonnes lectures et belles observations !

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CARNETS DE NUITS : UNE EAU-FORTE ASTRONOMIQUE D'ANDRÉ MEYER !


L'eau-forte réalisée par André Meyer après la lecture des textes de cet ouvrage.
©André Meyer

Le livre Carnets de nuits est, lui aussi, parti chez son imprimeur à la fin du mois de mars et il sera disponible au début du mois de mai.

Sa pagination a été augmentée par rapport à ma première annonce – 160 pages au lieu de 128 (sans changement de prix !) – et j’ai le plaisir de pouvoir vous présenter en avant-première l’eau-forte réalisée par André Meyer après la lecture des textes de cet ouvrage.

Cette eau-forte est reproduite au début du livre. De plus, les 50 exemplaires de l’édition originale sur papier Rives vergé seront accompagnés d’un tirage de l’eau-forte, numéroté et signé par l’artiste ; c’est un bon moyen d’acquérir une œuvre d’art d’un graveur contemporain reconnu à un prix encore modeste.

Sa dimension hors-tout est de 13 x 21 cm environ.

Jusqu'au 20 avril, profitez des tarifs de souscription pour l’édition normale et pour l’édition originale sur le site de l’éditeur.

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TOUJOURS DISPONIBLES...

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Le ciel à l'oeil nu en 2010
144 pages
Plus de 100 illustrations en couleur
Prix TTC : 16,80 euros
ISBN : 978-2-09-278304-7

Disponible ; commandez-le ici

on2009
Le Guide du Ciel 2009-2010
352 pages
Plus de 420 cartes, schémas, gravures et photographies en couleur
Prix public TTC : 29 euros
ISBN : 978-2-9513365-4-4
Disponible ; commandez-le ici








ISLANDE, le sublime et l'imaginaire

Photographies de Patrick Desgraupes
Textes d'Einar Mar Jonson et de Guillaume Cannat
Hermé/La Martinière
176 pages (format 28 x 29 cm)
Prix TTC : 38 euros
ISBN : 978-2-86665-411-5

Disponible en librairie

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VOYAGE, VOYAGE...
Ciels des Canaries


Halo solaire et parhélie dans le ciel de l'île de La Palma. Image prise depuis le sommet du Pico de la Cruz (2351 m).
© Guillaume Cannat




L'attente de la nuit au-dessus de la caldeira de Taburiente.
© Guillaume Cannat



Fin du crépuscule au sommet du Pico de la Cruz. La lumière zodiacale apparaît et s'élance vers Jupiter. Plus de 2000 m en contrebas, la pollution lumineuse inonde la mer de nuage qui coule vers la caldeira de Taburiente.
© Guillaume Cannat



Fin du crépuscule au pied des coupoles de l'observatorio del Roque de los Muchachos (La Palma-Canaries). La lumière zodiacale éclaire l'horizon ouest et enveloppe Jupiter.
© Guillaume Cannat



La Voie lactée semble surgir du chaudron flamboyant de la caldeira de Taburiente. Orion se cache et les constellations australes s'élancent à l'assaut du vaste ciel.
© Guillaume Cannat



A plus de 2000 m d'altitude, la pureté de l'atmosphère crépusculaire expose la lueur pourpre qui envahit le ciel peu après le coucher du Soleil.
© Guillaume Cannat



Juste avant le départ du Soleil, l'ombre du Roque de los Muchachos pointe vers l'arche anticrépusculaire et la ceinture de Vénus qui s'élèvent à l'est.
© Guillaume Cannat



La coupole du Gran Telescopio Canarias (GTC), le plus grand télescope du monde à l'heure actuelle, accueille la barque solitaire d'un fin croissant lunaire.
© Guillaume Cannat



Un peu plus tard, la lumière cendré de Séléné dévoile le globe nocturne de notre belle voisine.
© Guillaume Cannat
Guillaume Cannat

J’ai passé une semaine aux Canaries lors de la Nouvelle Lune du mois de janvier. J’en ai rapporté de très nombreuses images et des souvenirs d’observations mémorables.

Sur les conseils de Serge Brunier, de Véronique Amat et de Laurent Courier de l’association Cap Astro, et de Christophe Lehénaff – que je remercie ! –, j’ai passé la majeure partie de mon séjour sur l’île de La Palma où est installé, à près de 2400 m d’altitude sur la bordure nord de la caldeira de Taburiente, l’observatorio del Roque de los Muchachos (28° 45' 34" N ; 17° 52' 34" O). Celui-ci accueille notamment depuis quelques mois le télescope possédant le plus grand miroir segmenté de la planète, le Gran Telescopio Canarias (GTC) de 10,4 m de diamètre effectif.

J’ai également passé 2 nuits sur l’île de Tenerife, à côté de l’observatorio del Teide (2390 m ; 28° 18' 00" N ; 16° 30' 35" O) : il a plu sans discontinuer durant la première et des cirrus ont gâté le début de la seconde. Le plus gros problème de Tenerife est la pollution lumineuse envahissante causée par le développement des villes et des villages côtiers qui transforment progressivement l’île en un gigantesque parc d’attraction touristique !

La pollution lumineuse est bien mieux gérée à La Palma même si, malheureusement, les villages de la moitié sud de l’île négligent un peu plus que ceux de la moitié nord les consignes liées à l’éclairage nocturne. Bon, il ne faut rien exagérer, dans l’ensemble, les conditions d’observation sont infiniment meilleures que toutes celles que nous pouvons à présent côtoyer en France métropolitaine.

Le plus gros problème que j’ai rencontré, comme je l’ai écrit dans ma précédente lettre, c’est la pollution lumineuse naturelle engendrée par la lumière zodiacale. A cette période de l’année qui la voit s’élever pratiquement à la perpendiculaire au-dessus de l’horizon ouest le soir, son intensité est suffisante pour condamner l’observation des objets du ciel profond sur près de la moitié de la voûte céleste jusqu’à une heure avancée de la soirée ; quant à faire des photographies, c’est pratiquement impossible tant la clarté du fond du ciel s’impose ! Que j’aimerais rencontrer ce genre de problèmes en France métropolitaine…

Ci-contre, pêle-mêle, quelques ambiances crépusculaires, un mince croissant lunaire sur la coupole du GTC, une vue de la caldeira de Taburiente surplombée par un halo et des parhélies solaires, une portrait de la lumière zodiacale vers la fin du crépuscule et un premier panorama de la Voie lactée et des abords d’Orion.

Matériel de prise de vue : boîtiers Nikon D300 et D700 ; objectifs Nikon 14-24 mm et Carl Zeiss Distagon 35 mm.

Pour les poses longues nocturnes, l’entraînement était assuré par une AstroTrac installée sur le pied et la monture récemment commercialisés par la petite entreprise anglaise très dynamique du sympathique Richard Taylor. Je précise que le pied – remarquablement stable avec ses haubans – permet de transporter la monture et l’AstroTrac en toute sécurité en avion, et que la monture apporte un confort d’utilisation et une facilité de mise en station bien supérieurs à celle d’une rotule installée sur un pied photo. Je recommande donc grandement cet ensemble aux astrophotographes qui désirent voyager léger (l’ensemble pied + monture + AstroTrac pèse moins de 9 kg dans son sac de voyage matelassé).

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PETITE ANNONCE

Dobson 406 cherche nouveau propriétaire !


Le télescope de Dobson de 406 mm que j'ai construit en 1999 et qui m'a accompagné lors d'un nombre incalculable de nuits à la poursuite des amas stellaires et des galaxies lointaines...
© Guillaume Cannat



Avec son tube de 1,8 m de long pour près de 50 cm de diamètre, la version commerciale de mon 406 mm était particulièrement pénible à déplacer !
© MEADE



Comparaison : le télescope de Dobson de 406 mm est à côté d'un télescope NexStar Celestron de 125 mm.
© Guillaume Cannat

En 1999, heureux possesseur depuis quelques années d’un télescope de 406 mm de diamètre aussi lourd et facile à transporter qu’un cumulus de 200 litres (!), après plusieurs mois de lecture, de réflexions et de discussions techniques avec mon ami Jean-Sébastien Devaux qui se trouvait pratiquement dans le même cas de figure que moi, nous décidâmes de suivre les recommandations du livre de David Kriege et Richard Berry (The Dobsonian Telescope, a practical manual for building large aperture telescope – Willmann-Bell, Inc. – 1997) pour métamorphoser nos instruments respectifs.

Grâce aux précieuses explications de cet ouvrage, nous réalisâmes deux superbes télescopes de Dobson qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau aux instruments construits par David Kriege dans son entreprise Obsession Telescopes. Nombre d'images de la construction de ce télescope sont visibles ici...

Facile à démonter et donc à transporter – il rentre dans le coffre d'une petite voiture –, rigide et permettant un suivi très précis des astres même aux plus forts grossissements, ce télescope de 406 mm ouvert à 4,5 m’a accompagné depuis une dizaine d’années dans d’innombrables promenades nocturnes un peu partout en France et les habitués des RAP – les Rencontres Astronomiques du Printemps – le connaissent bien et sont nombreux à l’avoir utilisé et manipulé. Il a même donné naissance à plusieurs télescopes, plus petits ou plus grands, car les plans et le détail de la construction sont disponibles sur mon site depuis l’an 2000.

Mais, il faut savoir tourner la page et permettre à d’autre d’éprouver du plaisir en visitant la voûte céleste avec cet instrument qui risquerait, sans cela, de dormir dans un coin lorsque le projet qui m’occupe à présent sera mené à bien. J’ai donc décidé de me séparer de ce fidèle compagnon nocturne afin de financer une partie du chantier de construction de son grand frère : un télescope de Dobson de 760 mm de diamètre que vous pouvez découvrir en détail un peu plus loin dans cette lettre !

Parfaitement opérationnel, il est équipé d’un chercheur 8 x 50 et d’un porte oculaire JMI NGF DX3 de 50,8 mm (avec adapteur 31,75) et je peux vous fournir un ou deux oculaires si vous n'en possédez pas.

L’aluminure des optiques est encore très bonne. Il est accompagné d’un lot de sacs de transport matelassés que j’avais fait réaliser sur mesure pour les différentes parties démontables, les tubes et le miroir principal, ainsi que d’une housse pour recouvrir la partie basse. Il y a également une housse qui peut isoler le tube Serrurier des lumières parasites lors de l’utilisation.

Il est, en outre, pré-équipé pour recevoir les roues qui le transforment en « brouette » et permettent de le déplacer ou de le monter dans une remorque ou un coffre sans se coller un tour de reins !

C’est un très bon instrument pour un particulier ou un club ; au zénith, le porte oculaire est à 1,75 m de hauteur si bien qu’un simple marchepied est suffisant pour la majorité des observateurs.

Il peut être récupéré chez moi (à côté de Montpellier) ou aux RAP, entre le 13 et le 16 mai prochain (Craponne-sur-Arzon, 43). N’hésitez pas à me contacter si vous voulez d’autres renseignements.

Prix de vente tout compris (monture, optiques, porte-oculaire, chercheur, housses, sacs de transport) : 2 800 euros.

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ATTENTION CHANTIER !

La renaissance d'un Dobson de 760 mm


Le télescope de 760 mm de Vincent Le Guern en septembre 2001.
© Guillaume Cannat



Évolution du projet conçu en 2002 à partir des plans du Dobson de 406 de type Obsession Telescopes, puis d'une réflexion sur les Dobson ultra-légers et, enfin, sur les Dobson réalisés en composite contreplaqué+polystyrène.
© Guillaume Cannat



Lors de la première reconstruction du 760, j'ai commencé à réaliser une monture en composite contreplaqué/polystyrène extrudé, mais celle-ci, ainsi que l'ensemble des matériaux destinés à cette monture ont été noyés sous un mètre d'eau en septembre 2003 et ont fini à la déchetterie !
© Guillaume Cannat



En 2004, Jean-Marc Lecleire a construit une machine à polir spéciale pour accueillir le miroir de 760 et le reprendre pour améliorer grandement son état de surface qui n'était pas très fameux.
© Jean-Marc Lecleire



Manipuler la galette de verre de 45 kg n'était pas une mince affaire lors de chaque contrôle...
© Jean-Marc Lecleire



La machine spécialement construite par Jean-Marc Lecleire pour repolir le 760 mm. Après la fermeture de son entreprise, Jean-Marc Lecleire a revendu cette machine au club Magnitude 78 qui l'utilise pour la réalisation d'un miroir de 600 mm.
© Jean-Marc Lecleire



Photographie du miroir de 760 mm lors du test de Foucault avant le travail de Jean-Marc Lecleire. On voit une forme en spirale constituée par des traces de polissages et un état de surface loin d'être optimal. La forme initiale du miroir donnait une précision d'un lambda à cet énorme entonoir à photons !
© Jean-Marc Lecleire



Un nouveau miroir de 760 après plusieurs semaines de travail de Jean-Marc Lecleire ! Les contrôles réalisés à l'appareil de Foucault donnent une précision de lambda/10 pour un axe et de lambda/8 pour l'axe perpendiculaire. Sans être "superpoli" l'état de surface est infiniment supérieur à ce qu'il était initialement.
© Jean-Marc Lecleire



Les télescopes de Dobson que construit Pierre Desvaux sont épurés et réduits aux principales lignes de force de la monture.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Le type de base annulaire et de flex rocker des télescopes de Dobson ultra légers que réalise Pierre Desvaux au sein de son entreprise The Dobson Factory.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Les tourillons en forme de croissant de Lune sont toujours surdimmensionnés pour améliorer la qualité des mouvements de l'instrument.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Sur ce télescope de 600, le miroir est protégé par une boîte que l'on peut fermer et enlever. L'un des deux supports latéraux intégrant un roulement à bille sur lequel viendra s'appuyer le miroir est visible au fond de la boîte.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Le système de fixation des tubes en carbone grâce à une sphère autocentrante et un système de blocage rapide. Sur le 760, ce système sera adapté pour permettre une orientation rigoureuse des tubes en carbone pultrudé afin de faciliter l'assemblage de l'anneau secondaire.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Même système de fixation des tubes au niveau de l'anneau secondaire.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



L'anneau secondaire avec l'araignée en aluminium poli et parfaitement rigide ; les boutons de réglage du miroir secondaire sont facile à manipuler. Sur le 760, l'anneau secondaire mesurera 1m de diamètre extérieur.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Première esquisse du nouveau plan de la monture du télescope de 760 mm. Lorsque le télescope pointe au zénith, le porte-oculaire se situe à 2,94 m de hauteur...
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



La construction d'un grand télescope débute par de petites pièces, histoire de se mettre en train et de s'échauffer avant d'attaquer la pente ! Ici, le ponçage de l'un des supports latéraux du miroir.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Les deux supports latéraux du miroir principal. Ils sont réalisés en contreplaqué de hêtre, l'un des contreplaqués les plus résistants mécaniquement, utilisé notamment dans la construction du mécanisme des pianos. Toutes les parties importantes du 760 seront réalisées avec ce contreplaqué exceptionnel et certaines pièces seront taillées et usinées dans du noyer massif.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



L'une des deux branches de l'araignée du porte-secondaire. Elle est réalisée en aluminium de 2,5 mm d'épaisseur et sera polie et non peinte afin d'éviter tout phénomène thermique perturbateur.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



L'une des toutes premières pièces en cours de réalisation pour la nouvelle monture du 760 : il s'agit de l'un des deux anneaux du porte-secondaire. Les trous, percés et taraudés, seront pour la vis centrale, les vis de collimation et les deux tiges qui supporteront les branches de l'araignée.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Les 12 triangles aux formes optimisées grâce au logiciel PLOP qui serviront à la réalisation du barillet à 27 point.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory



Ponçage de l'un des 12 triangles du barillet à 27 points du miroir principal.
© Pierre Desvaux/The Dobson Factory

En septembre 2001, j’ai racheté le télescope de 760 mm de mon ami Vincent Le Guern : il me faisait rêver depuis des années et Vincent avait besoin de fonds pour faire avancer son projet de construction d’un 800 mm.

Je l’ai utilisé en l’état pendant plus d’une année avant de me décider à le reconstruire intégralement.

En 2002, j’ai donc commencé la construction d’une nouvelle monture dont les ébauches et les plans sont visibles sur mon site depuis cette époque.

Malheureusement, en septembre 2003, l’atelier dans lequel l’ancienne monture et la monture en construction étaient stockées a été inondé sous un mètre d’eau boueuse lors d’un orage exceptionnellement violent. Le résultat a été catastrophique puisque tout a fini à la déchetterie, ce qui, après avoir digéré cette double perte, m’a amené à reconsidérer l’ensemble de mon projet : j’allais tout reprendre à zéro, à commencer par le miroir.

En 2004, Jean-Marc Lecleire, qui dirigeait alors la regrettée société Astrotelescope, a accepté de resurfacer le miroir de 760 qui souffrait de quelques imperfections, et de réaliser un nouveau miroir plan, celui d’origine étant trop petit à mon goût et, surtout, ayant une grosse écaille sur la face réfléchissante à la suite d’une chute malencontreuse.

Ce beau travail optique fut mené à bien l’année suivante, après que Jean-Marc eut construit spécialement dans ce dessein une machine à polir capable d’accueillir un disque de verre de ce gabarit (voir les photos ci-contre).

En novembre 2005, je récupérais deux miroirs splendides mais, faute de temps à consacrer à la suite du projet, ils dorment depuis dans leur boîte.

Durant toutes ces années, j’ai suivi attentivement l’évolution des techniques de construction des grands télescopes de Dobson.

Très vite, j’ai été intéressé par les instruments dits « ultra légers » qui réduisent la monture au strict minimum tout en préservant une rigidité absolue. Les travaux des Américains Mel Bartels et Greg Babcock me semblaient prometteurs, tout comme, en France, le travail remarquable de Jacques Civetta sur les composites mousse/résine époxy et, ces deux dernières années, les réalisations de Serge Vieillard, de Pierre Strock et des membres du club Magnitude 78 sur les télescopes ultra légers en composite carbone/époxy.

J’avais également manipulé aux RAP avec un très grand plaisir les télescopes de Dobson épurés remarquablement réalisés par Pierre Desvaux.

Il faut bien faire un choix à un moment ! Comme je n’avais toujours pas le temps de réaliser moi-même cette nouvelle monture et que la qualité du travail de Pierre Desvaux m’avait séduit, j’ai décidé de prendre contact avec lui au début de l’année 2010 pour lui demander s’il se sentait capable de construire une monture pour un miroir aussi grand. La réponse est arrivée immédiatement : un oui enthousiaste !

Nous avons alors entamé un intense échange de messages électroniques pour définir les possibles et concrétiser la forme que prendrait cet instrument. Pierre ayant récemment créé l’entreprise The Dobson Factory, j’ai décidé de lui confier la réalisation de l’engin en mars dernier.

Il s’y est attelé immédiatement et, normalement, celles et ceux qui viendront aux RAP – du jeudi 13 au dimanche 16 mai – devraient pouvoir admirer et manipuler un instrument déjà bien avancé.

Ils ne pourront pas encore « observer avec » cependant, car j’avoue que, pour le moment, je n’ai pas encore trouvé d’endroit en France où faire aluminer le miroir principal ; mes recherches se poursuivent et si vous avez une solution à me proposer je suis tout ouïe ! Mise à jour : grâce aux conseils de différents lecteurs de cette lettre, j'ai trouvé un endroit où faire réaliser l'aluminure du miroir. Cela sera fait à l'observatoire de Haute-Provence au mois de juin prochain ; merci à vous !

C’est un « chantier » un peu spécial et, pour moi en tout cas, passionnant, j’ai donc décidé de vous faire partager son avancée au fil des mois à venir, j’espère que cela vous intéressera et que, pourquoi pas, nous pourrons nous retrouver dans quelques temps sous les étoiles au pied de l’échelle !

Quelques chiffres pour débuter
Le miroir mesure donc 760 mm de diamètre et il pèse 45 kg.

Sa focale est proche de 4, soit 3,1 m environ !

Cela place le porte-oculaire un peu loin du sol (voir le schéma de l'ancienne version de la monture), c’est pour cela que, dès l’origine, j’ai souhaité abaisser le plus possible le centre de gravité comme vous pouvez le voir sur la comparaison entre le télescope de Dobson de 406 mm dont je parle plus haut dans cette lettre, un Dobson de 760 construit selon les règles de David Kriege d’Obsession Telescopes, et les différentes étapes de ma réflexion pour faire évoluer la monture.

La monture que va construire Pierre Desvaux est encore plus minimaliste que celle à laquelle j’avais aboutie il y a six ans mais, une étude mécanique et cinématique précise, une construction rigoureuse et l’emploi de matériaux tels que les tubes en carbone pultrudé, l’aluminium pour le barillet du miroir, le contreplaqué de hêtre pour la structure ou le noyer massif pour les parties les plus dures, permettront de conserver la rigidité parfaite de la structure, ce qui est pour moi la condition sine qua non : j’aime qu’un télescope réponde à la sollicitation de la main sans se déformer et sans partir soudainement plus vite et plus loin qu’on le désirait !

Pierre a récemment construit un superbe télescope de 600 mm qui synthétise – en plus petit ! – la plupart des solutions techniques qui vont être utilisées pour le 760. vous pouvez aller visiter son site pour les découvrir.

Voici la répartition des masses selon les différentes parties de l’instrument :
- le poids total devrait être de 103 kg : 45 kg pour le miroir et 58 kg pour la monture ;
- l’anneau supérieur, le miroir secondaire, l’araignée, le porte oculaire et les accessoires (chercheur, oculaire) devraient atteindre 10 kg ;
- les tubes en carbone, 6 kg ;
- le barillet avec la boîte du miroir et les grands tourillons, 32 kg ;
- le cercle de base, 10 kg.

A présent, quelques explications en provenance directe du site de la Dobson Factory de Pierre Desvaux pour expliquer les choix faits pour optimiser chaque partie.

La base annulaire et le flex rocker
La plupart des montures de télescopes du commerce reviennent à placer un tube lourd et haut sur une base légère et peu stable ; c’est un peu comme mettre une armoire normande sur un tabouret !

Le polygone de sustentation est étroit, l’ensemble est en porte-à-faux constant et la stabilité s’en ressent.

Les télescopes construits par Pierre reposent tous sur une base annulaire large, épaisse et très rigide. Le polygone de sustentation est largement dimensionné, il n’y a plus aucun porte-à-faux.

Dès l’instant où la base est bien ancrée sur le sol sur ses trois pieds, plus rien ne bouge.

D’autre part, grâce au rocker annulaire flexible – flex rocker – qui s’adapte à la base, et aux 4 triangles surbaissés sur lesquels coulissent les tourillons de la monture, il y a une transmission directe des forces qui élimine tout porte-à-faux.

Les grands tourillons
Sur de très nombreux télescopes de Dobson les tourillons sont de taille trop réduite. Même si l’équilibrage du tube est bien réalisé, l’ensemble est souvent sensible aux changements d’oculaires et le tube a tendance à se déséquilibrer.

Grâce à des tourillons surdimensionnés, le tube reste stable lors des changements d’oculaires.

En effet, l’équilibre, compte tenu des frottements résiduels, dépend directement du rayon du tourillon et de l’espacement entre les patins de téflon, c’est une question de couple de forces.

Plus le rayon est important ainsi que l’espacement des patins, moins le tube aura tendance à être déséquilibré par une variation de poids au niveau de l'anneau secondaire.

De plus, la forme des tourillons est étudiée de manière à assurer une rigidité maximale : épaisseur optimisée et forme en croissant de Lune, plus large au centre, là où les efforts sont les plus importants quand le tube est incliné.

Entretoise entre les tourillons
Pour mieux comprendre la structure des télescopes de Dobson construits par Pierre, il faut penser à la différence entre une tour en pierre et un bâtiment construit sur une charpente à croisillons, la tour Eiffel, par exemple.

Sur un Dobson traditionnel, c’est la boîte du miroir qui assure la rigidité, elle doit donc être robuste ce qui signifie souvent qu’elle est également lourde ; ce sont les murs portants d’une maison en pierre.

Dans notre cas, c’est le cadre du barillet en aluminium, les tourillons en contreplaqué de hêtre et l’entretoise à l’avant qui assurent cette rigidité, tout en limitant le poids de l’ensemble, comme pour une charpente. Grâce à la triangulation de l’entretoise, rien ne bouge.

La boîte à miroir amovible
Comme la boîte à miroir n’a plus à assurer la rigidité du tube, on peut la construire moins solide et donc bien plus légère (on peut même l’enlever totalement).

Mouvements fluide grâce au couple téflon/FRP
Afin d’obtenir un mouvement souple, sans effort et, surtout, sans effet de collage, le couple de frottement optimal pour un Dobson de grand diamètre est l’alliance de patins téflon et d’un ruban de FRP – Fiberglass Renforced Plastic – dont la surface est granuleuse. Les mouvements sont dans ce cas, souples, sans être trop lâches, évitant tout dépointage malencontreux.

Supports latéraux du miroir principal à 45°
Outre la qualité de réalisation du barillet – 27 points pour le 760 –, la nature des supports latéraux au miroir est primordiale. C’est un point qui est souvent minimisé à tort.

Les sangles traditionnelles ne sont pas adaptées pour les grands miroirs : elles s’allongent avec l’humidité, se déforment et, surtout, la pression qu’elles exercent n’est pas uniforme sur la tranche du miroir.

De même, les supports placés à 60° de part et d’autre, génèrent de l’astigmatisme de pliure, même pour un miroir de 300 ou 400 mm.

Les simulations les plus pointues réalisées dans ce domaine montrent désormais que les supports optimaux sont : soit un câble placé exactement dans le plan de gravité du miroir (un peu moins de la moitié de l’épaisseur), soit deux roulettes à 45° de part et d’autre et, là encore, dans le plan de gravité.

Fixations des tubes serrurier
Outre la solidité des tubes en carbone pultrudé du Serrurier, un élément important de la rigidité d’un Dobson démontable est le type de fixations de ces tubes.

Le moindre jeu dans les fixations engendre des flexions et des vibrations inopportunes. Plus il y a d’articulations, d’éléments intermédiaires, plus il y a possibilité de jeux donc de flexions et de vibrations.

Après de très nombreux essais en atelier et sur le ciel, les télescopes de Dobson que construit Pierre reprennent désormais un système simple de rotules encastrables et fixées par pression, les boules s’insérant dans des logements ad hoc.

Cela permet une orientation parfaite sans tension des tubes, un montage précis – les boules se centrent automatiquement – et rapide.

Pour le 760 cependant, il y a aura un système pour fixer l'orientation des tubes sur les grands tourillons, sinon, avec seulement des boules et vu leur longueur, les tubes partiraient dans tous les sens lors de l'assemblage rendant la fixation de l'anneau secondaire délicate.


La construction a débuté à la fin du mois de mars 2010 et vous pouvez découvrir ci-contre des images des toutes premières pièces réalisées pour l’araignée et le barillet. J'en ajouterai de nouvelles au fil de la construction, revenez voir cette lettre de temps en temps pour suivre l'avancée des travaux !

Toutes les mises à jour sont à présent en ligne dans la lettre spéciale n° 41...


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PRATIQUE
& DIVERS
Mes prochaines conférences
 

Vous pouvez prendre contact avec moi (mettre @ à la place de #) si vous désirez organiser une conférence entre avril et décembre 2010.

Jeudi 13 au dimanche 16 mai : Craponne-sur-Arzon (43) - Je serai présent aux RAP où je pourrai vous rencontrer et dédicacer mes ouvrages si vous le désirez.
Vendredi 21 mai : Laroque des Albères (66) - L'observation du ciel.
12-13 août : Valdrôme (26) - Les grands rendez-vous du ciel en 2010-2011.
14 août : Lausanne - Féerie d'une nuit étoilée en Suisse.

Explorez les sites Web des astrophotographes dont je présente des images dans certaines de mes conférences : http://www.leguideduciel.net/ressources/images.php

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La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche vers 16 h 50 m.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

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http://www.spaceweather.com/

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Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
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Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
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Trajectoires des satellites de Jupiter
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Sources :
Le Guide du Ciel 2009-2010 (amds),
Le Ciel à l'œil nu en 2010 (Nathan).

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© Guillaume Cannat | Avril 2010

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